Le Croustilot : la sauvegarde d’une recette
Dans un article de mai 2013, la DDM faisait un bilan sur la Confrérie du Pain du Lot créé en 1997 par Gérard Bodi ; un regroupement de boulangers œuvrant à sauvegarder la recette d’un pain baptisé « Le Croustilot« .
Originaire de Paris, je suis plus habitué au pain parisien, avec sa croûte fine et sa mie blanche. Néanmoins, mes séjours répétés depuis ma tendre enfance dans le Lot m’ont fait apprécier le pain lotois dont la texture et le goût sont bien différents.
C’est l’occasion pour moi de vous parler dans cet article, de ce pain lotois au-dessus de tous les autres : le Croustilot.
La filière Croustilot
Plus qu’un regroupement de boulangers, la Confrérie du Pain du Lot est avant tout une filière de professionnels lotois regroupant trois corps de métiers, unis pour obtenir un pain de qualité :
- Le céréalier
- Le meunier
- Le boulanger
Le céréalier
L’agriculteur lotois doit s’engager à produire un blé de qualité, dans le respect du cahier des charges. Le blé sélectionné doit être produit dans le département du Lot avec un suivi rigoureux de l’ensemencement de la parcelle, en passant par la récolte, jusqu’au stockage. Aucun insecticide ne sera utilisé pour son stockage.
Le meunier
Équipé d’un moulin à eau, le meunier va transformer le blé en farine, en respectant lui aussi un cahier des charges. Le grain sera sélectionné, stocké, nettoyé, broyé, tamisé, afin d’obtenir une farine de qualité. La farine obtenue sera dépourvue de tout améliorant.
2 minoteries lotoises assurent la production de la farine nécessaire pour la fabrication du Croustilot :
Deux moulins à eau situés sur le Célé (un affluent du Lot) produisent la farine :
- le moulin de Lamerlie à Sauliac-sur-Célé (minoterie Grépon)
- le moulin de Marcilhac à Marcilhac-sur-Célé (minoterie Thamié)
Jusqu’en 2003, il y avait un troisième moulin à eau, qui produisait de la farine :
Suite à un crue centennale en 2003 et des dégâts occasionnés, la minoterie Grépon a préféré transférer toute l’activité de broyage sur le moulin de Lamerlie (10 km en amont).
Seule l’activité hydro-électrique a été conservé. Un petit musée de vieilles machines est venu ensuite le complété.
Le boulanger
Dernier maillon de la filière, l’Artisan Boulanger aura la mission de travailler cette farine pour en faire un pain d’exception. Un cahier des charges défini également les étapes à suivre pour la fabrication du Croustilot. Sans améliorant, ni additifs, les ingrédients seront pétris patiemment. La pâte après repos sera partagée. Les pâtons seront façonnés en boules ou en baguettes avant de se reposer une nouvelle fois avant la cuisson.
20% des boulangers lotois peuvent vous fournir le Croustilot. Cela peut paraître peu, mais le maillage permet de couvrir l’ensemble du département, comme le montre la carte des boulangers Croustilot.
Face au succès du Croustilot, une déclinaison en forme de baguette a été créé sous l’impulsion des consommateurs : la Croustinoise.
Contrairement à d’autres pains, le Croustilot se conserve bien mieux. Il conserve ses qualités gustatives bien plus longtemps que d’autres. La qualité de la farine et le travail artisanal effectué avec celle-ci, y sont surement pour beaucoup.
Vous aimez le bon pain issu d’un terroir, achetez le Croustilot !
Je vous conseille de regarder ci-dessous, une vidéo parlant du Croustilot.
Pour illustrer et créer cet article, je me suis appuyé sur le site officiel du Croustilot, mais aussi le site gourmandise sans frontière.
2 réflexions sur « Lot. Un pain 100% lotois, le Croustilot »
Les commentaires sont fermés.